5G en entreprise : la technologie a besoin d’infrastructures
Si le marché grand public de la 5G se développe à bon rythme, les entreprises semblent plus réticentes à adopter cette nouvelle connectivité mobile trop souvent perçue comme une super-4G. En cause, un manque d’infrastructures qui ne permet pas de révéler le réel potentiel de la 5G. Décryptage.
Si l’on se réfère aux chiffres de l’Observatoire AFNR (Agence nationale des fréquences), 29 753 sites 5G sont déclarés techniquement opérationnels par les opérateurs de téléphonie mobile sur un total de 38 745 sites 5G sont autorisés en France par l’ANFR, dont 180 sites en Outre-Mer.
Si le développement des réseaux 5G est constant, le marché peine encore à se développer, notamment dans le monde de l’entreprise. En cause : une perception erronée du potentiel de cette technologie de connectivité mobile entretenue par le marché 5G grand public.
En effet, le discours marketing des opérateurs pour le marché B2C se cantonne bien souvent à une promesse de très haut débit. Promesse qui fait passer la 5G pour une 4G améliorée, occultant au passage des avancées technologiques majeures comme :
- ✔️ Une latence optimisée qui assure une transmission quasi-immédiate des flux de données et permet de développer des applications temps réel particulièrement prometteuses dans le monde de l’industrie, de la sécurité ou de la santé par exemple.
- ✔️ Une accélération de l’IoT qui bénéficie de la capacité de connexion multiple quasi-illimitée de la 5G. Cette technologie peut en effet prendre en charge des milliers de connexions simultanées ce qui ouvre la voie à la multiplication des capteurs IoT, des caméras de sécurité, des robots industriels et d’autres équipements.
- ✔️ Une sécurité améliorée par rapport aux technologies précédentes, notamment une meilleure protection contre les attaques de type phishing et les attaques de type man-in-the-middle.
L’avenir de la 5G est liée au développement des infrastructures
Le discours marketing des opérateurs ne permet pas véritablement aux acteurs du B2B de mesurer le potentiel réel de la 5G. Mais ce n’est pas le seul frein à l’adoption de la 5G.
Si celle-ci est souvent perçue comme une super 4G, c’est aussi parce que les premiers déploiements ne reposaient pas intégralement sur des infrastructures 5G, mais sur une 5G dite “Non Standalone Access” (NSA).
La 5G NSA tire parti des ressources des infrastructures 4G LTE existantes et propose, d’une certaine façon, une connectivité hybride, fondée sur le recours à des fréquences eMBB (enhanced Mobile Broadband) pour offrir une bande passante accrue.
Les débits sont optimisés, mais l’ensemble des promesses de la 5G ne peuvent pas véritablement être tenues. C’est le cas notamment du slicing qui permet de gérer efficacement les ressources du réseau en allouant des tranches avec des capacités différentes selon les besoins des utilisateurs.
Par exemple, une tranche pour une application de télémédecine peut nécessiter une bande passante et une latence plus élevées qu’une tranche pour une application de surveillance de sécurité. Cette allocation des ressources est déterminante notamment dans les milieux professionnels. Pour l’heure, le potentiel de la 5G ne peut pas être totalement libéré, faute d’infrastructures 5G suffisantes.
Quels sont les freins au développement de ces infrastructures ?
Le premier frein au développement des infrastructures 5G est évidemment financier. Le déploiement de la 5G nécessite des investissements importants pour les opérateurs de télécommunications, notamment pour l’installation d’équipements de réseau de nouvelle génération, la mise à niveau des infrastructures existantes, et l’acquisition de licences 5G.
Ces coûts élevés ralentissent le déploiement de la technologie, en particulier dans les zones moins peuplées ou économiquement moins développées.
Par ailleurs, la mise en place d’un réseau dense d’antennes et de stations de base pour assurer une couverture 5G complète, notamment dans les zones urbaines denses où il peut être difficile d’obtenir les permis nécessaires pour installer des équipements.
Enfin, le spectre radioélectrique utilisé par la 5G étant limité, des interférences avec les services existants tels que la diffusion télévisuelle ou la radio peuvent intervenir et entraîner des retards dans le déploiement de la 5G.
Coûts élevés, complexité technique, difficultés réglementaires, autant de freins au développement des infrastructures 5G qui devront être levés pour révéler le plein potentiel de cette technologie réseau mobile !